Comment prononcer le latin dans les œuvres romantiques françaises ?
La prononciation gallicane du latin ou "latin à la fançaise" a été officiellement en vigueur jusqu'au motu
proprio de 1904.
Textes et traductions
PRIERE DU SOIR
Paroles de Eugène Manuel
Je veux prier, l’heure est propice ;
Déjà le voile de la nuit de l’horizon remonte,
et glisse sur la ville où meurt chaque bruit.
Je veux reporter ma pensée vers l’image trop effacée
d’un Dieu qui n’a pas de rigueur,
Et rallumer, par la prière,
quelques rayons d’une lumière qui s’éteint presque dans mon cœur !
Hélas ! Hélas ! Hélas !
Prends ton vol, ô mon âme entrouvre tes deux ailes !
Tout semble t’inviter, le temps, l’heure et le lieu.
Soulage les ennuis qu’en secret tu recèles
Les hommes ont le jour, le soir est fait pour Dieu !
AVE VERUM
Ave verum corpus natum de Maria Virgine
Vere passum, immolatum in cruce pro homine :
Cujus latus perforatum unda fluxit et sanguine
Esto nobis praegustatum, in mortis examine.
Salut vrai corps né de la Vierge Marie qui est mort et a été immolé par les hommes, dont le côté a été percé et
d’où a jailli l’eau et le sang.
Sois pour nous un avant goût de l’heure de notre mort.
AVE MARIA
Ave Maria gratia plena
Dominus te cum benedicta tu in mulieribus
Et benedictus fructus ventris tui Jesus
Sancta Maria Mater Dei
Ora pro nobis peccatoribus
nunc et in hora mortis nostrae, amen
Je vous salue Marie pleine de grâces
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni
Sainte Marie Mère de Dieu priez pour nous pauvre pécheurs
Maintenant et à l’heure de notre mort , amen.
O SALUTARIS HOSTIA
O salutaris hostia quae caeli pandis ostium
Bella premunt hostilia : da robur fer auxilium
Uni trinoque Domino sit sempiterna gloria
Qui vitam sine termino nobis donet in patri.
Victime qui nous a sauvés et nous ouvre l’entrée du ciel
Contre l’ennemi qui nous presse, rends-nous forts, porte-nous secours.
Eternelle gloire au Seigneur, l’unique Dieu en trois personnes
Qu’il nous donne, dans la patrie, la vie qui jamais ne s’achève;
D’UN CŒUR QUI T’AIME
(extrait d’Athalie de Jean Racine, fin du 3ème acte)
D’un cœur qui t’aime,
Mon Dieu, qui peut troubler la paix ?
Il cherche en tout ta volonté suprême,
Et ne se cherche jamais.
Sur la terre, dans le ciel même,
Est-il d’autre bonheur que la tranquille paix
STABAT MATER,
Paraphrasé en français (Paroles de Mr. l’Abbé Castaing)
Debout, près de la croix qui d’angoisse l’inonde, Marie était en pleurs.
De son fils immolé, pour le rachat du monde, mesurant les douleurs,
Un glaive a transpercé son pauvre cœur de mère, résolue à souffrir,
Elle boit jusqu’au fond de cette coupe amère, triste mais sans faiblir !
Quel tableau ! Quelle scène à ses yeux se déroule ! Jésus est flagellé,
Son corps mis en lambeaux, insulté par la foule, pour nous est immolé !
Daigne ô Vierge, daigne m’apprendre à monter sur la cime où ton fils Dieu monta,
A pleurer avec toi, sur la grande victime du sanglant Golgotha.
Devant ce souvenir fais que mon cœur s’enflamme pour le Christ mon sauveur
D’esclave il m’a fait roi, tu lui dois, ô mon âme, ton rachat, ta grandeur.
Que mes jours désormais s’écoulent dans les larmes, pour laver mes forfaits
A qui souffre pour Dieu, sont réservés les charmes d’une ineffable paix.
Mais bientôt quand ce corps redeviendra poussière, je quitterai ces lieux.
O Vierge Mère, exauce de mon cœur la suprême prière. Mère, ouvre-moi les cieux !
QUAM DILECTA
Quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum !
Concupiscit et deficit anima mea in atria domini.
Cor meum et caro mea exultaverunt in Deum vivum
Et enim passer invenit sibi domum,
Et turtur nidum sibi ubi ponat pullos suos
Altaria tua, Domine virtutum,
Rex meus et Deus meus.
In saecula saeculorum laudabunt te, Amen
Que j’aime tes tabernacles, Seigneur des puissances !
Mon âme désire ardemment et défaille sur les parvis du Seigneur.
Mon coeur et ma chair ont exulté dans le Dieu vivant,
Car le passereau se trouve une maison,
et la tourterelle un nid pour placer ses petits.
Tes autels, Seigneur des puissances,mon Roi et mon Dieu !
Heureux ceux qui habitent dans ta maison, Seigneur,
ils te loueront dans les siècles des siècles , Amen
LES SEPT PAROLES DE NOTRE SEIGNEUR JESUS-CHRIST SUR LA CROIX
Prologue (Luc, XXIII, 28)
Filiae Jerusalem nolite flere super me sed super vos ipsas flete et super filios vestros.
Et venerunt in eum qui dicitur Calvariae locum..Ibi crucifixerunt Jesum.
Filles de Jerusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants
Arrivés au lieu dit « le crâne », ils crucifièrent Jésus.
Première parole (Matthieu, XXVII, 39 ; Luc, XXIII, 34)
Praeter euntes autem blasphemabant eum, moventes capita sua.
Jesus autem dicebat : Pater dimite illis non enim sciunt quid faciunt.
Les passants l’injuriaient en hochant de la tête.
Jésus dit : « Père, pardonne-leur car il ne savent pas ce qu’ils font. »
Deuxième Parole (Luc, XXIII, 39, 42-43)
Unus autem de his qui pendebant latronibus dicebat ad Jesum : Domine memento mei, cum veneris in regnum tuum !
Et dixit illi Jesus : Amen dico tibi : Hodie mecum eris in Paradiso.
Un des malfaiteurs suspendus à la croix dit à Jésus : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras
dans ton royaume. »
Et Jésus lui répondit : « En vérité je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi
au paradis.»
Troisième Parole (Jean, XIX, 26-27)
Cum vidisset ergo Jesus matrem et discipulum stantem quem diligebat dicit matri suae : Mulier, Ecce filius tuus.
Deinde dicit discipulo : Ecce mater tua.
Voyant sa mère et près d ‘elle le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : « Femme,
voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. »
Quatrième Parole (Matthieu, XXVII, 45-46 ; Marc, XV 33-34)
Tenebrae factae sunt super universam terram. Et circa horam nonam clamavit Jesus voce magna dicens :
"Eloi, Eloi lamma sabacthani ?", quod est interpretatum: "Deux meus, Deus meus, ut quid dereliquisti me ?"
Les ténèbres se firent sur tout le pays. Et vers la neuvième heure, Jésus clama en un grand cri: "Eli, Eli,
lamma sabacthani ?", c'est à dire : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"
Cinquième parole (Jean, XIX, 28)
Postea sciens Jesus quia omnia consummata sunt ut consummaretur scriptura, dixit: "Sitio."
Puis, sachant que tout était désormais achevé, Jésus dit, pour que toute l'Ecriture s'accomplit: "J'ai soif."
Sixième parole (Jean, XIX, 29-30)
Vas ergo erat positum aceto plenum. Illi autem spongiam plenam aceto, hysopo circumponentes, obtulerunt ori ejus. Cum ergo accepisset Jesus acetum,
dixit: "Consummatum est."
Un verre était là, plein de vin aigre. Une éponge imbibée de vin aigre fut fixée à une branche d'hysope,
et on l'approcha de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vin aigre, il dit: "Tout est achevé."
Septième parole (Luc XXIII, 28)
"Pater, in manus tuas, commendo spiritum meum."
"Père, je remets mon esprit entre tes mains."
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